Pour le commun des mortels un nez enrhumé c’est souvent une des fatalités de l’hiver, un rendez-vous obligé.
Pour un parfumeur c’est la fin des haricots. C’est l’apocalypse, bébé !
La perspective un jour de rhume (et ça ne dure pas qu’un jour) c’est de rester chez soi à se concentrer sur ses autres sens. Privilégier Radio Classique au Patchouly Heart, Télé Shopping au dihydromyrcenol, ou zoner devant MTV plutôt que de faire ses gammes.
Comment finir mon projet ? Comment évaluer mes essais et les retoucher si besoin ? Comment percevoir les nuances fruitées dans mon dernier essai, le bon équilibre entre la figue et le raisin ?
Pour le parfumeur le rhume c’est un monde qui s’éteint. "C’est la dernière séance et le rideau est tombé. Bye-bye les héros que j'aimais: Majantol et bois doré..."
Fini le chant cotonneux des muscs ou l’allégresse d’un néo chypre. Deux narines muettes, esseulées et inutiles, privées de leur ration quotidienne de bonheur gazeux. La nature devient morte, c’est l’hivernation sur les bulbes olfactifs.
Fini le chant cotonneux des muscs ou l’allégresse d’un néo chypre. Deux narines muettes, esseulées et inutiles, privées de leur ration quotidienne de bonheur gazeux. La nature devient morte, c’est l’hivernation sur les bulbes olfactifs.
On tombe subitement dans un coma olfactif et c'est l’anosmie qui nous sourit.
Le point positif (s’il en est un) c’est la renaissance de l’odorat. Passée la période critique des yeux en gelée, du nez en patate et des frissons dans l’échine, de nouveaux horizons s’ouvrent alors à notre odorat re-virginisé. Tel un nouveau-né qui découvrirait le bouquet inédit des roses tout est à reconquérir. L’odorat sort de sa léthargie et reconnecte ses stimuli au cerveau lui communiquant par la même occasion que notre voisine de métro porte Kenzo Jungle (et que pour cette fois, nous sommes heureux de re-sentir, pas de doute).
Le point positif (s’il en est un) c’est la renaissance de l’odorat. Passée la période critique des yeux en gelée, du nez en patate et des frissons dans l’échine, de nouveaux horizons s’ouvrent alors à notre odorat re-virginisé. Tel un nouveau-né qui découvrirait le bouquet inédit des roses tout est à reconquérir. L’odorat sort de sa léthargie et reconnecte ses stimuli au cerveau lui communiquant par la même occasion que notre voisine de métro porte Kenzo Jungle (et que pour cette fois, nous sommes heureux de re-sentir, pas de doute).
Un nouveau jour se lève.
Retour à la case départ, mon précieux Guerlain a retrouvé sa place dans mon cou et je m’émerveille devant les notes butyriques du jus d’orange.
Vive l’odorat (même quand ça pue) !